Prof. Florence Cavelius : “Le digital pousse à se réinventer !”

8.4.2020

Engagée dans la pédagogie des classes inversées depuis 2013, Florence Cavelius doit composer depuis la fermeture des campus de l…

Engagée dans la pédagogie des classes inversées depuis 2013, Florence Cavelius doit composer depuis la fermeture des campus de l’ESSEC avec un enseignement désormais 100% distanciel. Professeur du Département Comptabilité-Contrôle de Gestion et Directrice académique du programme de formation continue MGO (Management & Gestion des organisations), elle témoigne de cette expérience différente, qui la pousse à se réinventer.

Qu’est-ce que cela change pour vous au quotidien ?

En tant que professeur, cela vous oblige à anticiper et préparer vos sessions d’enseignement beaucoup plus en amont qu’en présentiel. Il faut bien informer ses étudiants ou ses participants sur l’organisation du cours ou de la journée. Il faut aussi revoir son cours en profondeur, surtout si le cours n’est pas en pédagogie inversée, et cadencer les séquences, alterner les activités. Vous ne pouvez pas vous permettre de donner 2h30 d’enseignement uniquement descendant. Face à un écran, vous êtes beaucoup plus statique, vous ne captez pas le regard des participants ou étudiants et vous risquez de perdre inexorablement votre audience. Il faut absolument créer de la dynamique.

En tant que directrice de programme, cela nous pousse à revoir l’ensemble de nos processus  et à échanger énormément. Il faut tranquilliser les participants, les professeurs et les intervenants, bien préparer les modalités d’évaluation, les cours. Il y a là aussi énormément de travail en amont avec les chargées de programme, pour que tout soit en place.

Comment s’organise une session de cours pour vous désormais ?

J’essaye de découper mon cours en séquences thématiques de 20 minutes, pas plus, que j’alterne avec des activités, comme des exercices individuels, des lectures, des témoignages en plénière ou du travail en groupe par exemple. L’outil Zoom nous permet d’organiser les étudiants ou participants en sous-groupes de 4 ou 5. En tant qu’animateur, on peut passer de salle en salle discuter avec chaque groupe, avant de leur demander de restituer leur travail en plénière. C’est presque plus performant qu’en présentiel, où nous n’avons pas toujours des locaux appropriés à cette pédagogie par l’expérience.  

Le travail de groupe à distance demande aussi de revoir les questions posées dans les cas, afin que chacun ait un rôle ou une mission pour donner un debrief plus riche où chaque groupe participe. En présentiel, la discussion en plénière est plus facile.

Autre exemple : j’ai mis en place des petits quiz. Je donne 20 minutes de cours, puis je leur demande de répondre à un QCM préalablement créé sur le site du cours. Je peux ensuite projeter les statistiques des réponses, pour voir immédiatement ce qui a été assimilé ou pas et qui amène à donner des précisions. Ce type d’exercice, je ne le faisais pas en présentiel. Ces petits quiz sont moins nécessaires en présentiel car on voit si la salle suit, mais on pourrait tout à fait imaginer d’utiliser de tels outils de façon plus systématique en présentiel. Le digital pousse à se réinventer !

Comment s’adaptent les étudiants en formation initiale et les participants en formation continue ?

Selon le public, il y a des difficultés différentes à surmonter. Les étudiants sont très à l’aise avec le digital, mais ils ont parfois plus de mal à rester concentrés. A l’inverse, les participants vont parfois avoir plus de mal à maîtriser les outils numériques, mais ils peuvent maintenir leur attention plus longuement. Et ce n’est pas évident, car ils ont souvent un entourage familial confiné à gérer. C’est pour ça qu’il faut d’autant plus les accompagner. Et globalement, il sont tous très contents du maintien des cours et de leur formation.

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