50 étudiants de l’ESSEC immergés dans l’entrepreneuriat social aux Philippines

9.1.2018

Pendant plusieurs jours, 50 étudiants du programme Grande Ecole de l’ESSEC ayant commencé leur cursus à Singapour ont trav…

Pendant plusieurs jours, 50 étudiants du programme Grande Ecole de l’ESSEC ayant commencé leur cursus à Singapour ont travaillé pour deux entreprises sociales de Gawad Kalinga, une fondation qui lutte contre la pauvreté aux Philippines.

C’est une expérience de partage exceptionnelle qui permet de confronter les étudiants aux valeurs de l’entrepreneuriat social. Ils sont ainsi plongés dans un enseignement pratique, dès le début de leurs études sur le campus de l’ESSEC à Singapour. Les étudiants débutant le programme Grande Ecole de l’ESSEC en Asie vivent un premier semestre irrigué par la pédagogie du « Learning by Doing », propre à l’école. Ils sont mis d’emblée dans une situation d’apprentissage par la pratique : travail avec des multinationales singapouriennes, au sein d’ONG, organisation d’évènements autour de l’entrepreneuriat. C’est dans ce cadre, baptisé Junior Consultant Experience, que Ziwei Zhao et Yingzhao Zhu, étudiantes de l’ESSEC, ont été immergées au sein de Gawad Kalinga.

Pouvez-vous expliquer en quoi consistait cette expérience ?

Yingzhao : Ce voyage à Gawad Kalinga aux Philippines était la dernière partie de la deuxième phase de notre expérience de consultant junior au cours de ce semestre. Il s'agissait d'une excursion de 4 jours, qui consistait en une visite à la « ferme enchantée » de Gawad Kalinga, l'un des plus grands villages incubateurs d'entreprises sociales situés dans la zone centrale de Luzon aux Philippines, et en une excursion d'une journée et un séjour communautaire à Silver Heights, une communauté située juste à la frontière de la région de Manille. Sur la ferme enchantée de GK, nous avons visité les entreprises sociales, discuté avec les entrepreneurs et présenté nos projets à nos partenaires. À Silver Heights, nous avons passé la nuit dans des familles locales et nous avons eu des activités le soir avec les enfants du village.

Ziwei : Les visites de la communauté et de la ferme de Gawad Kalinga ont été uniques et inoubliables pour tous. Gawad Kalinga est la fondation la plus influente des Philippines. Elle offre de l’aide aux gens d’un niveau de vie inférieure par l’éducation et la collaboration notamment. Silver Heights est l’une des communautés les plus matures. Nous avons été accueillis par un festin consisté de spécialités philippines et ensuite nous avons passé la nuit dans des familles différentes. La chaleur des habitants et les sourires des enfants sont inoubliables. J’étais contente de pouvoir observer les changements remarquables dans leurs vies engendrés par le travail de Gawad Kalinga et je me sens très fière d’avoir eu l’opportunité de partager leur joie et leur espoir. Mais c’est après avoir fait connaissance avec le principal de l'école SEED (School for Experiential and Entrepreneurial Development), que nous avons vu l’essence même de Gawad Kalinga. Les enfants ont la possibilité d’être éduqués et de changer leur destin. Depuis des années, cette école donne une formation à ces jeunes qui viennent des familles les plus pauvres du pays, les pousse à travailler sur leurs propres projets. Au lieu de recevoir de l’argent ou de la nourriture, ces jeunes apprennent à gagner leur vie par eux-mêmes. Ils acquièrent la certitude qu’ils peuvent se sortir de la pauvreté, pourvu qu’ils fassent des efforts. 

Quels ont été les principaux challenges ?

Ziwei : Personnellement, je n’ai pas rencontré trop de challenges pendant ce voyage. Avant le jour de départ, de nombreux camarades se posaient beaucoup de questions, car on savait que les conditions de vie seraient assez sommaires. En réalité, la chaleur et l’hospitalité des gens ont largement compensé cet aspect.

Yingzhao : Pour moi, le défi consistait à vraiment comprendre « l'entrepreneuriat social ». J'ai eu l’occasion de voir des entreprises sociales en Hongrie, mais cette excursion à la « ferme enchantée » de GK m'a donné une vision plus directe de ce domaine. Aussi, pour vraiment comprendre l'entreprenariat social, il est important de bien comprendre la vie locale et la culture locale. J'ai découvert le quotidien des habitants de la ferme GK et de Silver Heights et j'ai été très impressionné par leur force et leur attitude positive. Mais en même temps, la situation (conditions de vie, équipements, etc.) doit être difficile pour eux. Je suis vraiment impressionnée, par les liens solides entre les personnes. Tant la ferme GK que Silver Heights sont des communautés très liées les unes aux autres, avec des gens qui se connaissent et s'entraident tout le temps. En grandissant dans une grande ville, je n'ai pas eu ce sentiment de "communauté", ou de "voisinage". De plus, c'était très agréable et enrichissant de parler aux entrepreneurs et d'entendre leurs histoires.

Cette expérience va-t-elle nourrir votre parcours professionnel ?

Ziwei : Parler avec des entrepreneurs sociaux était une expérience rafraîchissante. Ces jeunes Philippins de 18 ou 19 ans ont déjà créé leurs propres entreprises et distribuent leurs produits localement. Chez Gawad Kalinga, il y a aussi des entrepreneurs qui ont décidé de quitter leurs anciens employeurs, de grandes entreprises internationales, pour travailler à améliorer les conditions de vie des plus démunis et promouvoir l’égalité dans la société. 

Yingzhao : Cela me donne certainement une impression claire et forte de l’entrepreneuriat social, et la compréhension de ce secteur d'activité m'incitera sûrement à penser un peu différemment, dans mon travail plus tard.

Est-ce le type de pédagogie que vous êtes venus chercher à l'ESSEC ?

Ziwei : Ce qui m’intéressait le plus à l’ESSEC c’était l’esprit pionnier, l’exposition internationale et les méthodes pédagogiques. Grâce à cette expérience, nous avons pu avoir une opportunité précieuse de rencontrer des entrepreneurs et de découvrir l’esprit entrepreneurial de nos propres yeux. C’était pour moi non seulement un voyage d’étude, mais également un voyage d’introspection, pendant lequel j’ai commencé à réfléchir sur le but de mes études et la suite de ma vie. 

Yingzhao : J’ai aimé cette approche "learning by doing" car j'ai toujours pensé que les connaissances précieuses pouvaient également venir de l'extérieur de la classe. Cette excursion aux Philippines a été une expérience unique.

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