Crédibilité, détermination, humilité : le parcours de Sebastien Bencherqui, ESSEC Alumnus

27.3.2018

Sébastien Bencherqui, Alumnus ESSEC, entrepreneur, PDG et fondateur de Bubblz, partage son aventure entrepreneuriale. Bubblz est une jeune st…

Sébastien Bencherqui, Alumnus ESSEC, entrepreneur, PDG et fondateur de Bubblz, partage son aventure entrepreneuriale.

Bubblz est une jeune start-up innovante, un développeur de logiciel français spécialisé dans la gestion de processus et pionnière dans la digitalisation des processus en entreprise. Créée en 2013, alors que le fondateur Sébastien Bencherqui était encore étudiant de l’ESSEC Global BBA, l'entreprise met à la disposition de ses clients une plateforme SaaS intuitive qui simplifie au maximum la supervision, la sécurisation et l'analyse des différents flux de travail afin de gagner en performance et en productivité. De plus, Bubblz permet à des domaines d'activité différents au sein d'une organisation de configurer leur propre application sans devoir se lancer dans un codage complexe et fastidieux. C'est un exploit. D'autant plus que Sébastien Bencherqui était loin d'être un magicien de l'informatique lorsqu'il a lancé le cabinet il y a cinq ans. Son parcours n'est pas seulement celui de la poursuite d'un rêve d'entrepreneur, mais aussi celui qui met en évidence comment les business schools et les universités peuvent contribuer révéler les innovateurs et les pionniers du monde des affaires de demain.

Suivre une voie non tracée

C'est en effectuant un premier stage à la Caisse des Dépôts et Consignation que j'ai eu l'idée de créer Bubblz ", raconte Sébastien Bencherqui, alors à cette époque étudiant de l’ESSEC Global BBA. Grâce au stage - une caractéristique essentielle de l'enseignement supérieur français moderne dont l'école a été pionnière en 1993 -, l'entrepreneur en herbe a pu acquérir une expérience qui a nourri le projet. Au début de l'aventure entrepreneuriale, Sébastien Bencherqui a décidé d'abandonner l'idée de faire un Master 2 en finance parce qu'il croyait en son rêve de devenir entrepreneur. Dès le début, il a sollicité des conseils, convainquant également avec idée et passion ESSEC Ventures, l'incubateur de l'école et amorceur de fonds pour les projets d'étudiants entrepreneurs. Des évaluations mensuelles régulières, du coaching et du soutien ont permis à l'incubateur de devenir un partenaire financier fondateur. Aujourd'hui, après la clôture d'une nouvelle levée de fonds, Bubblz se réjouit de voir l'école renouveler sa confiance et son investissement dans l'entreprise. 

« Sauter dans l'aventure entrepreneuriale comporte de nombreux risques, explique Sébastien Bencherqui. Mais je crois en l'apprentissage par la pratique. Et quand vous développez un projet tel que Bubblz, vous acquérez de l'expérience allant du renforcement de l'expertise dans des domaines extrêmement techniques, comme le langage de codage, à la stratégie. » En effet, pour les jeunes entreprises en phase de démarrage, il y a toute une série de défis stratégiques, organisationnels et de ressources humaines à relever et à surmonter. C'est ce qui permet à l'entrepreneur de faire ses preuves, mais c’est aussi une richesse d'aventures et d'expériences tout au long de son parcours. « En fin de compte, affirme Sébastien Bencherqui, il faut faire attention, connaître les risques et apprendre à les maîtriser. » Il conseille aux entrepreneurs potentiels de faire attention à ces risques. « À mon avis, le seul risque réel est financier, car l'expérience entrepreneuriale se vend très bien sur le marché du travail. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de risques liés à votre carrière potentielle, en dehors de votre projet. En cinq ans, j'ai pu acquérir des compétences que je n'aurais jamais pu développer en tant qu'employé. »

« Le deuxième risque est pour la réputation, poursuit-il. Je suis habitué à dire que l'esprit d'entreprise est un chemin long et sinueux vers la crédibilité. Quand nous avons commencé nous n'avions ni équipe, ni argent, ni produit et surtout pas de marché ! Mais on avait une idée ! J'ai recruté une équipe avec laquelle nous avons développé un premier produit. Le construire nous a pris beaucoup de temps et nous avons donc dû trouver les ressources financières pour vivre le temps de générer notre premier gros chiffre d'affaires. Nous avons alors réalisé que le premier marché ciblé n'était pas optimal. Nous avons donc dû basculer et viser un deuxième marché. C'est ce second marché, plus rentable, qui a encouragé de nouveaux partenaires financiers à nous rejoindre et nous a permis d'être là où nous sommes aujourd'hui. »

Considérer l'État comme un partenaire et non comme un adversaire

L'entrepreneuriat en France est souvent comparé à un parcours d'obstacles au sein duquel les jeunes pousses doivent se battre contre les obstacles et les pièges posés par l'Etat et son administration. Mais Sébastien Bencherqui voit les choses différemment, et quand on lui demande s'il a déjà pensé à se tourner vers ce qui est communément considéré comme des systèmes plus accueillants comme au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, il se montre philosophe. « Je ne pense pas qu'il y ait un bon ou un mauvais système administratif, répond-il. Je vois vraiment l'État et l'administration comme des partenaires et pas du tout comme des obstacles pour nous ralentir. Lorsque vous êtes une start-up technologique, l'Etat français vous apporte un soutien important par le biais de plusieurs dispositifs tels que l'octroi d'un statut spécial aux jeunes entreprises innovantes ou des allégements fiscaux pour la recherche. Autre exemple, la BPI (Banque d'Investissement Publique Française) qui a vocation à financer les entreprises tout au long de leur développement et qui aide énormément les entreprises à se développer. » Cependant, il note que pour bénéficier de l'allégement fiscal, il faut du temps, ce qui représente une véritable charge de travail et l’a occupé pendant six semaines complètes. « Il faut pouvoir s'y consacrer entièrement pendant de nombreuses semaines, déclare-t-il, mais derrière cela, les avantages sont si extraordinaires que cela vaut la peine de prendre le temps. L'un de nos actionnaires, Xavier Niel, a déclaré que la France était un paradis fiscal pour les entrepreneurs. Même s'il y a eu un peu d'exagération derrière cette déclaration, en France, nous sommes dans un environnement fiscal favorable. »

Pour Sébastien Bencherqui, le démarrage d'une entreprise au Royaume-Uni n'a jamais été à l’ordre du jour. Cependant, il a pensé à s'installer aux Etats-Unis. « Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Etats-Unis ne sont pas un paradis pour les start-ups » affirme-t-il. « L'écosystème nord-américain présente certainement des avantages par rapport à l'écosystème français, notamment la capacité de réunir des capitaux d'investissement privés, ou le fait d'accéder à un marché unique de près de 300 millions de personnes. Ce n'est pas le cas en France et en Europe, mais le coût du travail - y compris le niveau de salaire - est 4 à 5 fois plus élevé et les salariés sont moins loyaux. »

Entreprise responsable ne rime pas nécessairement avec RSE

Nous devons toujours être conscients de l'impact non seulement financier, mais aussi social. Si Bubblz a du mal à structurer une démarche sociétale à ce stade, l'entreprise est néanmoins consciente et fière de soutenir des initiatives qui lui sont chères et qui lui permettent d'intégrer les compétences technologiques de l'entreprise. « Il n'y a pas si longtemps, raconte Sébastien Bencherqui, un client est venu nous voir avec l'idée de créer 1 000 emplois dans le secteur de la communication en Ile-de-France en sachant qu'il y avait à l’époque 60 000 demandeurs d'emploi. Le client avait besoin de notre technologie et en un jour, nous avons pu mettre en place pour Pôle Emploi, un module Bubblz qui leur a permis de créer immédiatement 40 emplois. Aujourd'hui, ils reçoivent des centaines d'offres d'emploi par jour de la part des recruteurs qui adhèrent au programme et grâce à Bubblz, ils fluidifient l'ensemble du processus de recrutement. » *

Lorsqu'on lui demande de fournir trois astuces universelles, quel que soit le pays ou la nationalité, pour un entrepreneur en herbe, Sébastien Bencherqui n'hésite pas : « Je vous donne trois mots qui résument très bien pour moi les défis de l'aventure d’un entrepreneur : crédibilité, détermination et humilité ! »

*Pour un aperçu pratique sur la manière d'utiliser la déclaration à valeur ajoutée comme outil de reporting RSE pour les entreprises qui n'ont pas de processus dédié à la RSE, lisez l'article du professeur Adrian Zicari intitulé The Fourth Financial Statement.

  • Découvrez Bubblz

https://bubblz.net/en/

  • Plus d’informations à propos de l’incubateur ESSEC Ventures

http://www.essec.edu/en/pages/about-essec/entrepreneurship/essec-ventures/

  • Plus d’informations à propos du projet d’incubateur social FGV-NIP

https://councilcommunity.com/2018/02/20/reversing-the-pyramid-through-social-enterprise-1-2/

  • Découvrez le témoignage d’un jeune entrepreneur au Japon, Marc-Alexandre Cartiant

https://councilcommunity.com/2016/04/14/go-east-young-man-a-frenchman-in-japan-life-entrepreneurship-and-japanese-culture/

  • Découvrez d’autres parcours de diplômés de l’ESSEC qui ont réussi  sur le site d’ESSEC Alumni

http://www.alumni.essec.edu/fr/

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