
Bonjour Ha. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
J’ai obtenu mon doctorat à l’université de Berkeley, une expérience stimulante mais déroutante, car c’était la première fois que je vivais en dehors de Chicago, où j’avais grandi et étudié. Mon choix de filière a été guidé par mon intérêt pour l’entrepreneuriat, né en observant les entreprises fondées par des réfugiés vietnamiens, dont mes parents, après la guerre du Viêt Nam.
Mon premier poste universitaire a été à la Case Western Reserve University, où j’ai étudié l’entrepreneuriat et les alliances stratégiques. C’est là que j’ai rencontré mon mari, citoyen britannique. Après quatre ans, nous avons poursuivi nos carrières en France. J’ai alors rejoint l’INSEAD, où j’ai travaillé sur la performance des alliances stratégiques et l’identité entrepreneuriale.
J’ai ensuite intégré l’ESSEC, où j’ai poursuivi mes recherches sur la concurrence, la coopération et l’intrapreneuriat. En parallèle, j’ai joué un rôle actif dans l’école, notamment en tant que Responsable du département Management avant d’accéder à mon poste actuel.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle en tant que Directrice de la recherche à l’ESSEC ?
Ma mission est de veiller à ce que l’école mette tout en œuvre pour soutenir la recherche de pointe et attirer des chercheurs de premier plan en leur offrant un cadre propice à l’excellence. Je dirige l’équipe hautement performante du CERESSEC afin d’élargir nos opportunités de recherche en sollicitant des financements externes, notamment auprès de l’ANR et de l’Union européenne.
J’assure également la liaison avec nos partenaires de recherche dans le cadre de diverses initiatives stratégiques, telles que la CY Alliance, et je promeus le leadership intellectuel de l’ESSEC auprès des décideurs et des instances de gouvernance.
En tant que Directrice de la recherche, quelles actions souhaitez-vous mener pour favoriser la parité ?
Si des avancées ont été réalisées, la place des femmes dans la recherche demeure un enjeu majeur. En France, elles ne représentent que 23,7 % des effectifs dans la recherche privée et seulement 20,5 % parmi les chercheurs. Les inégalités salariales persistent également. Le "plafond de verre" reste une réalité, notamment pour les postes de direction. En tant que première Directrice de la recherche de l’ESSEC, je m’inscris dans une dynamique de changement et encourage les nouvelles générations à briser ces barrières.