Un individu masqué, un mécanisme habile et un vendeur stupéfait - la récente autodestruction de l’oeuvre de Banksy reprend bien tous les éléments d’un braquage de banque. A cette différence près que ce braquage semble n’avoir fait aucun malheureux. L’énigmatique Banksy a confirmé sa réputation d’enfant terrible du monde artistique contemporain, en parvenant à rester à l’abri des critiques tout en attestant de sa présence physique par l’incarnation de la déchiqueteuse. Quelque peu surprise par la tournure autodestructrice des événements, la maison de ventes aux enchères a eu besoin de moins d’une journée pour virer de bord et crier sur tous les toits la naissance de cette nouvelle oeuvre, parvenant pleinement à convaincre l’acheteur alors un peu hésitant de signer la vente. A ce jeu, tout le monde est gagnant. Le grapheur entre au Panthéon des Arts à l’aide d’un simple artifice, détruisant et créant simultanément de la valeur; la maison de ventes aux enchères bénéficie d’une publicité inespérée, bien qu’elle fasse l’objet de critiques pour avoir négligé l’inspection de l’oeuvre en question, et étant accusée par d’autres d’en être complice; l’acheteur quant à lui acquiert une oeuvre qui entre dans l’Histoire, devenant ainsi lui-même quelque peu complice malgré lui.