Penser l’entrepreneuriat de demain : quand la recherche éclaire l’action

14.10.2025

À l’ESSEC, la recherche n’est pas une tour d’ivoire. Elle se vit, se partage, se teste. Elle éclaire l’action, guide les stratégies et prépare les organisations aux défis de demain. Rencontre avec Charles Ayoubi, professeur assistant à l’ESSEC Business School, dont les travaux réinventent notre manière de penser l’innovation.

 

L’idée qu’il existe une recette magique de l’innovation fait sourire Charles Ayoubi. « Chaque organisation est unique. Il n’existe pas de méthode universelle pour gérer la créativité », affirme-t-il. Spécialiste des processus d’innovation, ce chercheur formé à l’ESSEC, à CentraleSupélec et à l’EPFL, passé par Harvard, étudie comment les idées émergent, sont évaluées, sélectionnées… ou abandonnées au sein des entreprises. Un sujet capital à l’heure où l’intelligence artificielle rebat les cartes de la créativité collective.

Observer, comprendre… pour mieux accompagner

Travaillant en étroite collaboration avec une dizaine d’entreprises, de toutes tailles, de la PME aux géants comme Procter & Gamble, Charles Ayoubi analyse, expérimente, interroge les pratiques. « Mon objectif, c’est de comprendre ce qui fonctionne, pour pouvoir ensuite transmettre ces enseignements aux étudiants et aux décideurs », explique le professeur. 

Sa méthode ? Croiser expérimentations de terrain et analyses observationnelles. « Une entreprise qui ne se renouvelle pas est une entreprise morte », rappelle-t-il. Intrapreneuriat, adoption des outils numériques, évaluation des idées : ses recherches scrutent les dynamiques à l’œuvre dans l’innovation réelle.

 

 

L’un de ses axes de recherche les plus actuels porte sur les usages de l’intelligence artificielle générative. « Ceux qui s’en sortent le mieux sont souvent ceux qui ont déjà développé de fortes compétences managériales et sociales. Ce n’est pas une question purement technique », observe-t-il. Les écarts d’appropriation, notamment entre femmes et hommes, interrogent : perception technologique, biais culturels, manque de confiance... « Il y a un vrai enjeu d’inclusion dans l’usage de ces outils », souligne-t-il.

Former à entreprendre… par l’expérience et la recherche

À l’ESSEC, Charles Ayoubi enseigne dans tous les programmes. Et ce n’est pas un hasard : « Il y a un aller-retour permanent entre recherche et pédagogie. Ce que j’observe en cours nourrit mes travaux, et inversement », explique Charles Ayoubi.

Ses cours sont résolument ancrés dans la réalité : analyse de données, études de cas, mises en situation… comme cet exercice où les étudiants doivent créer une entreprise en 1h30. « Un groupe de Harvard a transformé cet exercice en vraie entreprise. Aujourd’hui, ils vendent des bonbons énergétiques et génèrent près de 200 000 dollars de chiffre d’affaires », sourit-il.

 

Un bon entrepreneur n’est pas seulement un bon créatif. Il sait aussi dire non. « Générer des idées, c’est bien. Mais savoir lesquelles développer, c’est essentiel », insiste Charles Ayoubi. C’est justement l’objet de certaines de ses recherches : tester des IA capables d’évaluer rapidement des centaines de projets. « L’IA peut aider à trier les idées les plus faibles, mais elle peut aussi écarter à tort des solutions innovantes. C’est pourquoi l’étape finale doit toujours rester humaine », insiste le professeur.

Préparer les leaders de demain à un monde incertain

Penser l’entrepreneuriat de demain, c’est donc apprendre à gérer l’incertitude, à questionner ses certitudes, à expérimenter. Et à s’inspirer de la recherche. Pour Charles Ayoubi, c’est même une nécessité : « Le savoir est cumulatif. Si on veut que les entrepreneurs de demain innovent de manière responsable et efficace, il faut leur donner des outils basés sur des preuves ».

C’est tout le pari de l’ESSEC : former des innovateurs éclairés, capables de transformer leurs idées en actions, et leurs actions en impact.

 

 

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