Répondre aux défis de demain : entretien avec Julien Malaurent, Directeur Général Adjoint de l'ESSEC

Dans cet entretien, Julien Malaurent, Directeur Général Adjoint de l'ESSEC Business School, revient sur son parcours atypique et son engagement au service de la transformation digitale et des programmes post-expérience. Fort d’une expérience internationale et d’un intérêt pour l'impact des technologies, il nous partage ses ambitions pour l'école, son approche du leadership, et les défis d'un secteur en pleine mutation. Entre innovations pédagogiques et vision stratégique, découvrez comment il entend faire rayonner l'ESSEC à l'échelle mondiale en intégrant les enjeux actuels de l'intelligence artificielle et de la durabilité.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à rejoindre l’ESSEC ?

J’ai suivi une formation d’ingénieur en informatique, qui m’a conduit en Chine pendant plusieurs années en tant que consultant. C’est là que j’ai développé un intérêt pour l’adoption des systèmes d’information dans des contextes multiculturels. J’ai ensuite approfondi ce sujet en réalisant un PhD à l’ESSEC, de 2007 à 2011, sur les stratégies de contournement des systèmes d’information dans les multinationales. Depuis 2013, je suis professeur-chercheur à l’ESSEC, et en 2019, j’ai lancé l'Executive Master in Digital Transformation, le tout premier programme 100 % en ligne de l'école. En 2021, avec Guillaume Chevillon, nous avons cofondé le Metalab, un axe stratégique majeur pour l’ESSEC, visant à former étudiants et participants à l’IA, tout en développant des projets de recherche et en participant à la conversation publique sur le développement des technologies via des événements ou études pour des institutions comme l’OCDE ou l’AMCHAM.

Quels sont vos principaux objectifs en tant que Directeur Général Adjoint en charge des Programmes Post-Expérience et des Relations Entreprises à l’ESSEC ?

Mon objectif principal est de développer un catalogue de formations impactantes et adaptées à une société en constante évolution. Cela se concrétise notamment avec le lancement imminent de deux programmes majeurs : un EMBA hybride, avec 30 % en résidence (Paris, Hong Kong, Cape Town) et 70 % en ligne, ainsi qu’un Executive Master en Stratégies Durables, entièrement en ligne. Nous lançons aussi des formations plus courtes pour les membres de Comex, autour de l’IA ou de la décarbonation. Par ailleurs, nous renforçons notre offre de programmes "Customs" pour répondre aux attentes spécifiques des entreprises, en intégrant des innovations pédagogiques et des recherches menées par notre faculté internationale et transdisciplinaire.

Comment conciliez-vous votre passion pour la recherche sur la transformation digitale avec vos responsabilités de leadership à l’ESSEC ?

C’est un plaisir de voir que les sujets qui me passionnent – IA, data, technologies – sont au cœur du développement stratégique de notre école. C’est aussi une aventure collective : nous mobilisons les savoirs académiques et l’expérience de praticiens pour enrichir nos programmes et préparer nos participants aux défis de demain. L’action collective est essentielle, tout comme l’ouverture à des approches interdisciplinaires.

Quels défis majeurs anticipez-vous dans votre nouveau rôle, et comment prévoyez-vous de les surmonter ?

Le plus grand défi est d’anticiper la rapidité d’évolution des besoins en formation. Nous devons dès aujourd’hui identifier les thématiques clés pour les cinq prochaines années pour garantir la pertinence de nos programmes. Il n’est pas toujours aisé de concilier les attentes du marché avec les processus d’accréditation, mais je peux compter sur une équipe dynamique de 115 collaborateurs. Un autre enjeu est de proposer des formations qui équilibrent transversalité et expertise académique pour que nos participants puissent comprendre la complexité actuelle tout en renforçant leurs compétences spécifiques.

Si vous aviez un super pouvoir pour une journée, lequel choisiriez-vous et que feriez-vous avec ?

Je choisirais le pouvoir de lire instantanément tous les livres que je cumule et réunir mes amis et collègues autour d’un bon repas pour en débattre. J’apprécie les moments d’immersion profonde sur des sujets précis, mais aussi les échanges et rencontres, aussi diverses soient-elles.