Quatre diplômés, quatre trajectoires hors norme : l’empreinte ESSEC

21.5.2025

Ils incarnent l’audace, l’engagement et l’esprit entrepreneurial qui façonnent l’ESSEC. À l’occasion du Commencement Day 2025, coup de projecteur sur quatre parcours exceptionnels : Julie Nauthonier, cheffe d’orchestre engagée pour l’émancipation des femmes, Samir Benkirane, bâtisseur infatigable de liens et de projets, Samy Boudiaf, jeune producteur de cinéma déjà remarqué à Cannes et Cédric Carrasso, ex-gardien international devenu stratège du sport féminin. Quatre diplômés, quatre histoires singulières, une même ambition : transformer le monde à leur manière.

Retrouvez les témoignages :

Samy Boudiaf | Julie Nauthonier | Cédric Carrasso | Samir Benkirane

 

 

 

Quand Samy Boudiaf intègre l’ESSEC en 2019 après deux années de classe préparatoire, il nourrit un rêve un peu fou : travailler dans le cinéma. Un rêve rendu possible grâce à une rencontre, une envie profonde… et une flexibilité pédagogique.  “J’ai eu de la chance” confie-t-il. “L’ESSEC est un cadre hyper fertile. On te pousse à t’émanciper. Il faut savoir saisir cette liberté. C’est un environnement rassurant et structurant, qui m’a permis, à seulement 20 ans, de comprendre ce que je voulais vraiment faire". 

Au sein de l’association étudiante CINEQUANON, qui réunit les passionnés de cinéma du campus, il rencontre son cofondateur. Ensemble, ils produisent un premier court-métrage en 2020. C’est le déclic. Samy adapte alors son cursus pour se consacrer à la production, tout en restant étudiant. Pas d’échange à l’étranger, des stages validés par son activité entrepreneuriale… “Le parcours à la carte m’a énormément aidé. Sans cette souplesse, je n’aurais pas pu tout mener de front. Lors des périodes charnières de production, je pouvais mettre les cours entre parenthèses. Cette flexibilité a été une vraie chance !”

À seulement 22 ans, Samy devient producteur majoritaire de son premier long-métrage, un film consacré à Maria Callas, avec Monica Bellucci dans le rôle principal. Un projet ambitieux, semé d’embûches “C’était un vrai défi. Il a fallu apprendre à se faire confiance. Il  y avait des enjeux juridiques et de crédibilité complexes. Ça a été un passage initiatique, brutal parfois, mais extrêmement formateur”. 

 

 

Chaque année, il se rend au Festival de Cannes, rendez-vous incontournable du secteur, où il développe son réseau et affine sa vision. Car Samy revendique une approche résolument entrepreneuriale du cinéma, misant sur les financements privés et la recherche d’investisseurs. “On met un point d’honneur à structurer des projets solides, crédibles, pour attirer les bons partenaires.”

Sans avoir suivi d’école de cinéma, il s’est imposé par la cohérence de ses choix et la force de ses convictions. Son ambition : faire rayonner le cinéma français tout en bâtissant une structure agile et pérenne. “Selon les projets, on peut être 40 dans les bureaux… ou seulement trois.”

Le Commencement Day 2025 marque pour lui la fin d’un chapitre intense et le début d’une carrière déjà bien lancée.

 

 

À 22 ans, Julie Nauthonier se retrouve à la tête d’un orchestre de 80 musiciens, sans l’avoir cherché ni même rêvé. “Étudiante à l’École du Louvre, je jouais dans un orchestre quand on m’a proposé d’en prendre la direction. J’ai dit oui immédiatement. Je n’avais aucune formation, juste une immense envie de transmettre, de fédérer, de faire vibrer un collectif.”

D’abord simple job étudiant, la musique s’impose vite comme une vocation. En 2019, Julie intègre l’ESSEC en double diplôme avec l’École du Louvre. À Singapour puis à Cergy, elle découvre un environnement qui l’encourage à entreprendre. “Je suis entrée à l’ESSEC avec un projet clair : créer FENIX. Je ne pouvais pas rêver mieux. L’école m’a donné les outils pour structurer mon projet et la liberté d’oser : finance, communication, marketing, recherche de clients… Grâce à l’ESSEC, je sais tout faire.”

Autodidacte, elle forge sa posture de cheffe d’orchestre sur le terrain. Exigeante mais bienveillante, elle devient une leader à l’écoute, capable de faire émerger l’énergie du groupe. “J’ai dû gagner ma légitimité. J’étais la plus jeune, la seule femme. Il fallait inventer un style de direction à mon image.”

Julie défend un leadership féministe, horizontal, fondé sur l’écoute et la co-création. “Je ne dirige pas avec l’ego. Je cherche à révéler la meilleure version des autres, à composer avec leurs forces.”

Elle exerce aujourd’hui ce leadership à travers FENIX Project, une entreprise musicale et sociale créée fin 2023, engagée pour l’émancipation des femmes. Le concept ? Former des orchestres de batucada, percussions brésiliennes, au sein de structures accueillant des femmes fragilisées par la vie : en réinsertion, en détention, en situation de précarité ou victimes de violences. L’objectif : leur redonner confiance grâce à la puissance du rythme et du collectif. “La musique devient un levier de transformation. Elles prennent leur place, font du bruit, deviennent visibles.”

Le modèle économique de FENIX est hybride : ateliers associatifs, prestations en entreprise (B2B) et sessions ouvertes à toutes les femmes (B2C). “ En entreprise, on crée des orchestres pour travailler sur la gestion du stress ou l’intelligence collective. C’est une batuca-thérapie adaptée au monde professionnel.”

Aujourd’hui, FENIX rassemble une trentaine de bénévoles, anime des ateliers partout en France et développe des projets en entreprise. L’ambition à long terme : créer une agence d’art-thérapie globale mêlant musique, danse, théâtre et arts plastiques pour toutes les structures, et non plus uniquement dans un cadre de soin. Mais pour l’instant, Julie savoure : “Je suis là où je dois être. Je vis de ma passion. Je me sens pleinement alignée”

 

 

Et pour une musicienne et cheffe d’orchestre, quoi de plus symbolique que de célébrer sa diplomation à la Philharmonie de Paris en 2025 ? “C’était fabuleux, un moment suspendu. L’aboutissement d’un parcours que je n’avais pas planifié, mais qui a un sens profond.”

 

 

Ancien gardien international, champion de Turquie en 2018, Cédric Carrasso met un terme à  25 ans de carrière dans le football professionnel. Commentateur sportif pour Eurosport pendant quatre années, il découvre les coulisses de l’industrie du sport. Puis, alors qu’il entame une reconversion comme entraîneur, il réalise rapidement qu’il veut aller plus loin “J’ai rapidement pris conscience que je voulais comprendre, structurer et transformer une équipe !” .

Son passage au Pôle Espoir Féminin de la Fédération française de football marque un tournant. Cédric prend conscience du manque de reconnaissance des joueuses, malgré un engagement total. “Elles font autant, voire plus d’efforts que les garçons… mais elles n’ont ni les moyens ni la même visibilité. Je ne pouvais plus fermer les yeux.” Il commence alors à penser comme un dirigeant : comment améliorer leur quotidien ? Comment maximiser leur taux de réussite ? Il veut changer le système.

Un jour, un ami, diplômé de l’ESSEC et de CentraleSupélec,  lui envoie une brochure de l’Executive Education de l’ESSEC présentant le programme de Management Général. Pour lui, Cédric a tout le potentiel pour intégrer cette formation et y puiser des ressources précieuses pour la suite de sa carrière. Hésitant d’abord, il se lance. Il candidate, passe les entretiens… et intègre la promotion 2023. “C’était déjà une belle victoire d’avoir pu rejoindre cette promotion, moi l’ancien footballeur qui a dû arrêter ses études à 17 ans quand je suis passé professionnel”. Fil rouge de la formation phare de l’executive education, Cédric y mène un projet stratégique fort : la professionnalisation du football féminin français. Son équipe, soudée et mixte, décroche le prix du meilleur projet. “Je ne pensais pas retrouver un tel esprit collectif hors du vestiaire. Ce programme m’a transformé”. 

Au fil de l’année, Cédric affine ses compétences en stratégie, gestion de projet, leadership. Il découvre la force du collectif en dehors du terrain, développe une vision systémique et dépasse son syndrome de l’imposteur qu’il avait en début de formation.

 

Cédric Carrasso avec son meilleur ami, Yoann Lopez N’Guyen, alumni et professeur à l’ESSEC

 

Aujourd’hui diplômé, il souhaite continuer à œuvrer dans son sport de prédilection, en rejoignant des projets structurants, en France ou à l’international. Plus seulement ex-footballeur : Cédric Carrasso est aujourd’hui un diplômé de l’ESSEC. “C’est une immense fierté pour moi et j’espère pouvoir ouvrir la voie à d’autres profils atypiques !”.

 

 

Dès le lycée, Samir Benkirane se distingue par son engagement. Il devient président de « Lueur d’Espoir Junior », une branche lycéenne d’une association qui vient en aide aux familles marocaines défavorisées. « Malgré mon baccalauréat scientifique avec mention, je voulais m’orienter vers des études en commerce. Ce qui m’a encore plus rassuré, ce sont mes professeurs qui me répétaient sans cesse : tu es fait pour une grande école de commerce » confie-t-il. C’est ainsi qu’il rejoint l’ESSEC en 2020, via le programme Global BBA en track anglophone, sur le campus de Cergy. 

Dans le cadre de ce programme, ses résultats académiques le mènent de Singapour, sur le campus de l’ESSEC, à Londres, pour un échange à King’s College London, où il découvre d’autres modèles pédagogiques et affine son projet professionnel. En parallèle, il multiplie les expériences en stage et en alternance (Expleo, GEODIS, Groupe Carrefour), autant de terrains d’apprentissage qui renforcent ses ambitions.

Mais c’est dans la vie associative que Samir Benkirane marque le plus durablement son passage à l’ESSEC. Élément moteur de la relance de la vie étudiante après la crise sanitaire, il a su insuffler une nouvelle énergie collective, en mobilisant, fédérant et accompagnant des dizaines d’étudiants. Il s’implique dans quatre associations : HeForShe (égalité des sexes), School & Co (soutien scolaire), Défi Plaquettes (promotion du don de sang et des plaquettes), et ESSEC Maroc, pour faire rayonner la culture marocaine. En parallèle, il s’engage pleinement au Bureau des Étudiants (BDE) en tant que Secrétaire Général et membre Respect d’Autrui : élu en novembre 2021 pour le mandat 2022, il accompagne ensuite les générations suivantes de responsables associatifs, en mentorant les nouvelles listes, tant sur les volets stratégiques qu’opérationnels. En 2023, il cofonde le tout premier club d’investissement de l’ESSEC. Événements étudiants, voyages d’intégration, initiatives à portée pédagogique ou institutionnelle… Il est présent sur tous les fronts.  

Délégué de promotion quatre années de suite, il devient un relais fiable et respecté entre les étudiants et la Direction académique. Cette dernière n’hésite pas à faire appel à lui, que ce soit pour des panels d’accréditation, des échanges stratégiques ou des retours de terrain : « J’ai toujours aimé être un peu partout, aider du mieux que je pouvais, notamment en tissant des liens entre la vie étudiante et académique. » Son leitmotiv ? Le servant leadership, un modèle de leadership fondé sur l’engagement et le service : « Servir et aider, c’est ce qui me motive. » 

Reconnu pour son implication exceptionnelle, il est l’un des deux étudiants du BBA à recevoir la distinction « Engagement à Impact » lors du Commencement Day. « Je vais pouvoir partager ce moment symbolique avec mes parents et ma sœur, qui font le déplacement depuis le Maroc pour l’occasion ! ».

L’aventure ne s’arrête pas là. En septembre, Samir intègre le Master in Strategy & Management of International Business (SMIB) de l’ESSEC, afin de faire du conseil son levier d’action. Avec, en ligne de mire, une ambition à long terme : contribuer au dynamisme de son pays en s’engageant dans des initiatives à fort impact.

 

 

 

 
 
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