Les femmes et le sport : portraits croisés de championnes à l'ESSEC, vers le chemin de l'égalité entre les femmes et les hommes

7.3.2024

Les femmes et le sport : portraits croisés de championnes à l'ESSEC, vers le chemin de l'égalité entre les femmes et les hommes


En cette Journée Internationale des Droits des Femmes et à quelques mois des Jeux Olympiques à Paris, l’ESSEC Business School met à l’honneur cinq étudiantes, en formation initiale et continue, athlètes de renom dans le monde du sport. Leur parcours inspirant reflète l'évolution de la reconnaissance des femmes dans le domaine sportif, tout en mettant en lumière les défis restants.


Victória Vizeu : l’épée d’or, objectif JO 2028

 

Victória Vizeu,  athlète d'escrime brésilienne âgée de 19 ans, incarne la détermination et la persévérance. Déménageant en France à l'âge de 17 ans pour s'entraîner avec le célèbre maître Daniel Levavasseur, Victória jongle entre ses entraînements intensifs et ses études à l'ESSEC au sein du programme Global BBA. Sa plus grande fierté ? Avoir remporté la médaille d'or par équipe aux Jeux panaméricains de Santiago en 2023, une victoire historique pour l'escrime féminine au Brésil. Malgré le manque de visibilité et de soutien financier dans le monde du sport féminin, Victória continue de se battre pour ses rêves olympiques de 2028. Elle affirme avec détermination : “Même si d'importants progrès ont été réalisés, il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à une véritable égalité entre les hommes et les femmes dans le sport. Encore aujourd’hui, les filles sont souvent dissuadées de pratiquer des sports de combat sous prétexte qu'elles sont jugées trop fragiles. De plus, les athlètes féminines continuent d'être moins valorisées, le sport féminin étant souvent perçu comme moins intense. Le sport féminin est souvent relégué au second plan, avec moins de visibilité et de soutien financier." Des obstacles supplémentaires que Victória est déterminée à surmonter.

“Le sport est l'un des outils les plus puissants pour l'inclusion et le changement dans la société car il encourage le leadership et donne aux filles plus de confiance en elles-mêmes.”

 

Laura Koenig : championne dans l'eau et sur l’eau

 

Originaire de Strasbourg, Laura, 23 ans, a connu un parcours brillant en natation avant de rejoindre le programme Grande Ecole de l'ESSEC. Représentant la France lors de compétitions internationales, elle a consacré dix ans à son sport, s'entraînant jusqu’à dix fois par semaine. Après plusieurs titres de championne d'Alsace sur différentes distances, en 2013, elle atteint le top 10 des nageuses françaises nées en 2000, affichant la Meilleure Performance Française de l'année sur 200m dos dans cette catégorie. Après avoir arrêté la natation en club pour se consacrer à ses études en pharmacie, Laura s’est tourné vers l’aviron. Récemment, le 3 mars, elle a remporté le titre de championne de France universitaire en aviron, démontrant ainsi sa polyvalence sportive et son engagement. Laura souligne les défis persistants auxquels les femmes sont confrontées dans le monde du sport, notamment les périodes menstruelles, qui peuvent être contraignantes pour les performances.

“Les femmes doivent souvent travailler deux fois plus pour obtenir la même reconnaissance que les hommes dans le sport. C'est un combat quotidien pour prouver notre valeur et notre talent."

 

Emily Thouy : du tatami à la formation sportive

Emily Thouy, 31 ans, a commencé le karaté à l'âge de 6 ans. Rapidement, un champion lui prédit qu'elle pourrait devenir championne du monde si elle persévère. C'est devenu son mantra pendant des années, jusqu'à ce qu'elle atteigne son objectif. En 2016, à l’âge de 23 ans, elle devient championne du monde dans la catégorie senior des -55 kg. Dix ans après Laurence Fischer, une alumna de l’ESSEC. Cette même année, elle réussit le concours du professorat de sport, démontrant qu'il est possible de concilier sport de haut niveau et études. Après avoir accumulé de nombreux titres internationaux, Emily s'est orientée vers une carrière professionnelle axée sur le développement sportif. En tant que responsable par intérim de la Maison Régionale de la Performance IDF, elle inspire les jeunes athlètes à poursuivre leurs rêves. Ayant mis un terme à sa carrière sportive, son nouveau défi est  de promouvoir son sport et de contribuer au développement de la nouvelle génération de sportifs. Actuellement inscrite à l'exécutif certificat en direction des ressources humaines, elle jongle cette fois-ci avec son emploi et les cours. En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, Emily met en lumière les progrès réalisés pour la reconnaissance des femmes dans le domaine sportif, tout en soulignant les défis persistants vers une égalité complète.

"Dans l'ensemble, il est indéniable que les femmes ont désormais plus d'opportunités pour s'engager dans le monde du sport qu'auparavant. Les initiatives visant à encourager leur participation dans diverses disciplines se multiplient, et de nombreuses organisations sportives développent des programmes spécifiques pour soutenir et promouvoir les sportives. Cependant, malgré ces avancées, des disparités persistent notamment en termes de visibilité. La représentation médiatique et la visibilité des athlètes féminines demeurent inférieures à celles de leurs homologues masculins. Il est donc impératif de continuer à œuvrer pour promouvoir l'égalité des sexes dans tous les aspects de l'univers sportif."

 

Kyra Poh : voler haut, viser loin

 

Kyra Poh, singapourienne de 21 ans, est une championne du monde de parachutisme en salle. C’est un peu par hasard qu’elle commence ce sport, mixte, à l’âge de 8 ans et elle ne l’a pas quitté depuis. Sponsorisée par Red Bull, Kyra Poh a notamment remporté, en 2018, la coupe du monde de parachutisme en salle avec sa coéquipière Yi Xuan alors qu’elles étaient le seul duo féminin engagé dans la compétition. Une réelle fierté pour cette étudiante en deuxième année du Global BBA. Malgré les pressions et les attentes encore plus fortes chez une athlète, Kyra reste optimiste quant à l'avenir du sport féminin.

"En tant que femmes athlètes, nous sommes constamment confrontées à des défis et à des jugements injustes. Mais chaque obstacle que nous surmontons nous rend plus fortes et ouvre la voie à un avenir où le sport sera vraiment égal pour tous."

 

Marjorie Legrand : de la danse classique à l’aviron

Marjorie Legrand, 21 ans, a pratiqué plusieurs sports. Pendant 13 ans, elle s'est consacrée à la danse classique avant de se tourner vers l'aviron, un sport exigeant qui demande à la fois technique et puissance. En 2018, alors qu'elle débute ce sport depuis peu, elle décroche la troisième place au championnat de France d'aviron "ce titre est l'aboutissement de milliers de kilomètres parcourus avec mon bateau, et la preuve que la persévérance et la discipline payent". Actuellement en première année du programme Grande Ecole de l'ESSEC, Marjorie jongle entre ses études et sa pratique sportive intensive. Récemment, elle a été couronnée championne de France d'aviron universitaire longue distance. Marjorie déplore un manque de médiatisation de son sport ainsi que le fait que les bateaux et équipements des femmes dans l'aviron soient moins performants que ceux des hommes. Cette disparité est due au manque de visibilité du sport féminin, entraînant une moindre attractivité pour les sponsors et, par conséquent, des équipements de qualité inférieure pour les athlètes féminines.

“J’ai souvent été confrontée à un manque de respect et à des commentaires décourageants, voire dénigrants, venant souvent d’hommes et de personnes plus âgées, de la génération de mes parents. Il y a eu de réels progrès avec notre nouvelle génération. Il est crucial de ne pas se laisser influencer par ces jugements et rester fidèle à soi-même, cela m’a permis de me forger une force de caractère.”

 

Ces cinq femmes démontrent que l'ESSEC Business School est un terreau fertile pour l'émergence de femmes fortes, déterminées et inspirantes, à la fois sur le plan académique et sportif. En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, rendons hommage à leur courage, leur persévérance et leur passion pour le sport, et engageons-nous à continuer de soutenir l'égalité des sexes dans tous les domaines de la société.

Dans cette lignée, jeudi 7 mars dernier, l’Executive Education de l'ESSEC a organisé une conférence intitulée "Le leadership au féminin dans la gestion du sport". L'événement a réuni quatre invités de marque ainsi qu'une cinquantaine de participants. Au cœur des débats figurait l'importance cruciale des femmes dans la gestion des clubs, fédérations ou entreprises sportives. Malgré le constat que les femmes sont encore sous-représentées dans ces domaines, il a été unanimement souligné que leur implication constitue un levier essentiel pour changer les mentalités et progresser vers une plus grande égalité. Promouvoir la parité dans la gestion du sport est ainsi devenu une nécessité pour construire une société plus égalitaire.

Former de futurs leaders sportifs est d’ailleurs le but du programme d’Hautes Etudes Pluridisciplinaires pour Top Athlètes (HEPTA), lancé par l'ESSEC Business School, Science Po et CentraleSupélec. Un formation novatrice annoncée par le Président de la République, le 22 janvier à l’occasion d’un discours à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), qui permettra aux athlètes de combiner sport de haut niveau et études académiques de qualité. “Un de mes vœux les plus chers est que les jeunes sportives qui vont être diplômées soient les dirigeantes de demain qui vont projeter l’écosystème sportif dans une nouvelle ère” affirme Thierry Lardinoit, le directeur académique du Bachelor HEPTA.

Une initiative supplémentaire qui témoigne, à nouveau, de l'engagement de l'ESSEC en faveur de l'égalité des sexes dans le domaine du sport.

Crédit photos
Victória Vizeu © BIZZI / FIE
Emily Thouy © Paul Gilham
Kyra Poh © Ewan Cowie Photography

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